Le moment Hulot, un candidat jamais candidat
EAN13
9782200350567
ISBN
978-2-200-35056-7
Éditeur
Armand Colin
Date de publication
Collection
Nathan Université
Nombre de pages
192
Dimensions
22 x 14,5 cm
Poids
323 g
Langue
français
Code dewey
320
Fiches UNIMARC
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Le moment Hulot

un candidat jamais candidat

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Armand Colin

Nathan Université

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Introduction?>Nicolas Hulot occupe une place quasi unique dans l'opinion de ses concitoyens. Classé parmi les personnalités publiques préférées des Français (succès médiatiques, télévisuels et littéraires), Nicolas Hulot a laissé entendre de l'été 2006 à janvier 2007 qu'il pourrait se présenter à l'élection présidentielle. L'écho médiatique, assorti de scores surprenants dans des sondages (jusqu'à 15 % d'intentions de vote), a été considérable. Depuis plusieurs années, tel Sisyphe et son rocher, Nicolas Hulot approche les plus hauts dirigeants avant de retomber invariablement sur le même constat implacable de départ : la crise écologique devient sans cesse plus aiguë. Et pourtant, les responsables politiques s'en détournent. La déception engendrée par les suites du sommet de la Terre à Johannesburg en 2002 associée à de multiples cris dans le désert donnent un nouvel allant à Nicolas Hulot et parmi ses proches, par exemple de sa Fondation. Sans trop savoir comment au début, avec beaucoup d'intuitions et d'improvisation ensuite, une nouvelle dynamique va se mettre en place avec pour objectif de peser sur l'élection présidentielle de 2007. Personne ne parle encore de candidature pour Nicolas Hulot, personne ne sait comment agir pour cette échéance. Plusieurs dynamiques sont à l'œuvre, mais il est impossible de toutes les appréhender en commun et d'anticiper l'incroyable accélération des événements de 2006 et de 2007.Tel un métronome, Nicolas Hulot va réussir à revenir sur le devant de la scène médiatique chaque mois, d'août 2006 à janvier 2007. Ses initiatives vont susciter réactions et engouement. L'aubaine d'autres événements, y compris d'une météo déboussolée, vont lui donner un écho médiatique conséquent : successivement, il se déclare possible candidat à l'élection présidentielle (en pleine torpeur estivale), il participe à trois universités d'été de partis politiques (fin août, début septembre), il bénéficie de la sortie en France début octobre du film documentaire Une vérité qui dérange avec Al Gore, il orchestre début novembre la parution d'un ouvrage Pour un pacte écologique, tout à la fois livre, interpellation de responsables politiques, appel aux citoyens et engagement massif via une pétition gigantesque. Il arrive de nouveau à créer l'événement en janvier 2007 avec l'annonce de sa non-candidature et l'organisation d'une séance collective de signatures avec les principaux candidats à l'élection présidentielle. Après un trou d'air pour l'écologie dans la campagne, Nicolas Hulot remonte au front fin mars et organise début avril un meeting «Votons pour la planète» au Zénith de Paris suivi d'un rassemblement populaire très médiatisé au Trocadéro. Puis viennent les élections législatives pour lesquelles un pacte éponyme est lancé. Bref, d'aubaines en initiatives, d'interviews en tractations, Nicolas Hulot et une toute petite équipe battent le pavé et arrivent à en tenir le haut plusieurs mois durant.La pré-campagne électorale de Nicolas Hulot, sa stratégie, ses coulisses et ses nouveaux modes d'interpellation constituent un axe fort de l'ouvrage. En six mois, Nicolas Hulot a réussi à donner à l'écologie une place inégalée dans des enjeux électoraux. Tout l'art est de continuer à «faire parler de », « interpeller » après le retrait de sa candidature, bref de continuer une campagne sans être candidat.Pourtant, cette position privilégiée avant une élection n'est pas inédite : Coluche en 1981 a défrayé la chronique en agitant sa candidature durant plusieurs semaines. Déjà les sondages lui octroyaient des scores surprenants. Nicolas Hulot n'est donc pas le premier à s'attirer de la sympathie en tant que candidat non professionnel de la politique. Coluche et Hulot ont en commun d'être des objets médiatiques venus d'ailleurs. Cependant, les ressemblances entre les deux modes d'interpellation, sur le fond et sur la forme, ne sont pas si nombreuses. Plus récemment, en 2002, Jean-Pierre Chevènement a longtemps été le troisième homme des sondages avant de s'effondrer aussi rapidement. Régularité bien connue des différentes élections présidentielles, la hiérarchie à six mois de l'échéance est rarement celle du scrutin. Quel crédit accorder dès lors aux scores de Nicolas Hulot en décembre 2006 et en janvier 2007 (régulièrement à plus de 10 % des intentions de vote) ? Et surtout, comment comprendre la prégnance du thème de l'écologie durant cette période, alors que rien ne le prédestinait ne serait-ce que six mois auparavant? Tout ne tient pas à Nicolas Hulot. Sinon, il aurait reçu cet écho et cette considération publiques en 2002 : apostropher les politiques et les électeurs, il l'a déjà fait. Au moyen d'ouvrages (Combien de catastrophes avant d'agir en 2002 au Seuil ou Le syndrome du Titanic en 2004 chez Calmann-Lévy). Au moyen de lettres ouvertes, aussi. C'est même une habitude chez Nicolas Hulot qui les multiplie à l'attention des responsables politiques ou du grand public. Pourquoi dès lors, l'interpellation de juillet 2006 va-t-elle connaître un tel retentissement? Comment Nicolas Hulot a-t-il su s'imposer à ce point dans le débat politique, médiatique, institutionnel durant une période aussi longue ?
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