Ahmad Ibn Ajiba

Biographie

Ibn 'Ajîba est né aux environs de 1160H/1747 à al-Khamîs, village situé entre
Tanger et Tétouan. Shérif hâsanî de la tribu des Anjrâ, il montra très tôt un
vif intérêt aussi bien pour les sciences de la Loi (Sharî'a) que pour le
Soufisme et se rendit auprès de divers maîtres pour apprendre et se
perfectionner. Devenu adulte, il débuta alors ses études de la science
exotérique ('ilm az-zâhir) qu'il poursuivit douze ans durant avant de se
rattacher à la tarîqa darqâwiyya. Auteur d'une quarantaine d'ouvrages
religieux ou poétiques, il a rédigé également un commentaire du Qur'ân et des
ahâdîth ainsi que des recueils de théologie et de soufisme. C'est en 1793, à
l'âge de quarante huit ans, qu'il fait la connaissance à Fès de Mawlây
al-'Arabî al-Darqâwî qui devint son shaykh. Ahmad Ibn 'Ajîba était alors
chargé de famille, titulaire de plusieurs chaires d'enseignement dans les
mosquées et les écoles de Tétouan, il avait une situation aisée et divers
biens qu'il perdit quand il entra dans la voie soufie et tourna le dos aux
honneurs de la vie mondaine pour se consacrer exclusivement à la voie
spirituelle. Il se mit à porter le vêtement des soufis, pratiqua le
renoncement au monde et dut mendier. Ce qui fut, pour lui, une véritable
épreuve. Il en fait le récit dans son Fahrasa ainsi que de toutes les autres
épreuves qu'il connut alors. Son changement d'attitude lui vaudra les foudres
de l'orthodoxie locale et principalement des 'ulama exotéristes qui le
persécuteront. Il fut même emprisonné mais obtint gain de cause et, à la
demande son Shaykh, partira ensuite se réfugier dans la campagne. Il alla
alors de hameau en hameau porter le message du « retour vers Dieu » et
s'entoura bientôt de très nombreux disciples. Quand, entre 1799 et 1800, la
grande peste vint à frapper Tétouan où il demeurait, il ne suivit pas le
conseil des autorités qui invitaient ceux qui le pouvaient à fuir la ville. Il
y perdit tous ses enfants mais n'en écrivit pas moins un traité blâmant
l'attitude de ceux qui pensaient pouvoir échapper au décret divin en fuyant.
Il mourra lui-même de la peste en 1224 H/1809. Ahmad Ibn 'Ajîba est enterré
dans le petit village de Zammije, entre Tanger et Tétouan.

Contributions de Ahmad Ibn Ajiba