La Femme du physiologiste, Une courte nouvelle du maitre du genre
EAN13
9782352847069
Éditeur
Editions du Jasmin
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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La Femme du physiologiste

Une courte nouvelle du maitre du genre

Editions du Jasmin

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Un scientifique du XIXe va découvrir l'amour !

Rationaliste convaincu, le professeur Ainslie Grey ne jure que par la science.
Pour lui, les sentiments, les émotions, l’amour ne sont que des manifestations
physiques ou chimiques d’états naturels : l’espèce doit se perpétuer et
l’instinct y veille.
Aveuglé par ses convictions, le professeur apprendra à ses dépens qu’on ne
peut pas ignorer sa propre sensibilité.

Plongez dans une nouvelle intriguante et découvrez l'histoire d'un
rationaliste qui apprend, à ses dépens, qu'on ne peut pas ignorer sa propre
sensiblité.

EXTRAIT

Son cours terminé, le professeur Ainslie Grey fit une visite à son
laboratoire, où il régla plusieurs instruments scientifiques, rédigea une note
sur les progrès de trois infusions différentes de bactéries, coupa une demi-
douzaine de sections, avec un microtome, et finalement, résolut les
difficultés qui arrêtaient sept étudiants qui se livraient à des recherches
sur autant de sujets différents. Ayant ainsi consciencieusement et
méthodiquement mené à terme ses obligations routinières, il revint à sa
voiture et ordonna au cocher de le conduire aux Tilleuls. Pendant cette
course, son visage était froid et impassible, mais il passait de temps en
temps ses doigts sur son menton proéminent, d’un mouvement brusque et saccadé.
Les Tilleuls étaient une maison de style ancien, tapissée de lierre, qui se
trouvait autrefois dans la campagne, mais qui était maintenant enclavée dans
la longue artère de briques rouges de la cité agrandie.
Elle se trouvait en arrière de l’avenue entourée de son propre terrain. Un
sentier sinueux, bordé de buissons de lauriers, conduisait à l’entrée formée
d’un portique en arcades. À droite, s’étendait une pelouse. Au fond, à l’ombre
d’aubépines, une dame était assise sur une chaise de jardin, un livre à la
main. Au cliquetis de la porte, elle fit un mouvement, et le professeur,
l’apercevant, se dirigea vers elle.
« Quoi ! ne voulez-vous pas entrer et voir Mrs. Esdaile ? » demanda-t-elle en
quittant l’ombrage de l’arbre.
C’était une petite femme très féminine, depuis les abondantes boucles de
cheveux aux teintes claires jusqu’aux élégantes pantoufles de jardin qui se
laissaient apercevoir sous sa toilette couleur crème. Elle lui tendit une
petite main bien gantée, tandis que de l’autre elle serrait contre elle un
gros volume à couverture verte. Sa décision, ses manières vives, pleines de
tact, énonçaient la femme du monde expérimentée, mais son visage avait
conservé une expression d’innocence presque enfantine, dans ses grands yeux
gris, hardis. Sa bouche délicate avait une moue moqueuse.
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