Prendre Soin
EAN13
9782370962881
Éditeur
SER
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Prendre Soin

Ser

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SOMMAIRE

* Prendre soin \- Préface de Patrick Verspieren
* Pour une médecine de l’incurable \- Emmanuel Fournier, Marie-Odile Frattini et Jean-Christophe Mino
* Violences de la maladie \- Entretien avec Claire Marin
* Former de vrais thérapeutes \- Céline Lefève et Jean-Christophe Mino
* L’éthique ducare - Agata Zielinski
* Pour une société ducare - Fabienne Brugère

L’exigence de « prendre soin » a pris une nouvelle ampleur durant la pandémie
de Covid 19. Elle a contribué à renouveler le sens du soin en ne le réduisant
pas à la seule dimension d’une expertise technique. Les grèves des agents de
soins hospitaliers ou en Ephad notamment, bien avant la pandémie, nous avaient
alertés sur la nécessité d’enrichir la collection des Essentiels d’Etudes sur
la thématique du « prendre soin ». Après avoir commencé la collection en
abordant les questions bioéthiques du début et de la fin de vie, un ouvrage
sur les relations de soin s’imposait pour mieux en comprendre les enjeux dans
le domaine médical.

La médecine se présente avant tout comme une activité curative dont le but est
de guérir. Cette orientation exclusivement curative est mise à rude épreuve
par le développement de maladies incurables (maladies chroniques,
dégénératives, génétiques ou orphelines, cancers, etc.) qui réoriente le sens
de la médecine et suggère d’autres modèles de soin, de relations entre
soignants et patients. Une nouvelle organisation des soins est nécessaire pour
prendre en considération non seulement les particularités d’une maladie, mais
aussi pour se montrer plus attentifs aux besoins et aux souhaits des patients.

Venues du monde anglo-saxon au début des années 1980, les éthiques ducare
participent de ce renouvellement qui met le « prendre soin » au cœur de la vie
en société. Elles ont fait leur apparition sur la scène politique française il
y a une dizaine d’années sans véritable succès, car elles furent confondues
avec du paternalisme ou du maternage. Pourtant, il n’est pas question
d’infantiliser, mais de rendre autant que possible sa dignité à la personne en
situation de vulnérabilité et de considérer comme inestimables toutes ces
relations, ces minuscules attentions qui soutiennent la vie.

Il est intéressant de constater dans cet ouvrage que la philosophie française
du soin et les éthiques américaines du care se rejoignent dans cette
reconnaissance centrale de la vulnérabilité humaine, en veillant à se garder
de tout abus de pouvoir. Nous sommes convaincus que ces idées vont faire leur
chemin bien au-delà du seul champ médical dont il est ici question. La crise
sanitaire que nous venons de traverser leur donne une nouvelle actualité.
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