L'Ombre du corbeau - Chantage et imposture en Bretagne, chantage et imposture en Bretagne
EAN13
9782916359533
ISBN
978-2-916359-53-3
Éditeur
Oisaux de Papier
Date de publication
Collection
DES LIVRES ET V
Nombre de pages
272
Dimensions
20,5 x 14,5 x 1,8 cm
Poids
404 g
Langue
français
Code dewey
843
Fiches UNIMARC
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L'Ombre du corbeau - Chantage et imposture en Bretagne

chantage et imposture en Bretagne

De

Oisaux de Papier

Des Livres Et V

Indisponible
En 1794, la folie révolutionnaire, orchestrée par Robespierre, bat son plein et se répand depuis Paris dans toutes les villes de province. La municipalité de Saint-Brieuc (pardon, de Port-Brieuc !), présidée par le maire Lorin, est devenue moins puissante que la Société populaire des Sans-Culottes dont les membres, réunis à la fin de 1793 en comité « régénérateur et épuratoire », ont changé le nom en « Société régénérée des républicains sans-culottes ». Un vent de terreur souffle sur la ville. Cette Société, affiliée au Comité de Salut public à Paris, comprend presque tous les membres de la loge maçonnique, la Vertu triomphante, dont le vénérable n’est autre que Besné, accusateur public auprès du tribunal criminel. Elle s’est donnée pour but de surveiller les autorités constituées, d’anéantir les complots, de démasquer les intrigants de tout poil. La guillotine, livrée au début de l’année 93, est dressée en permanence sur la place de l’Égalité pour inspirer la crainte aux contre-révolutionnaires. Le bourreau, Charles Lubin Lacaille, a déjà raccourci quelques ci-devant calotins, un caporal accusé d’avoir tenu des propos séditieux, des émigrés débarqués clandestinement, un « conspirateur », deux « fabricateurs » de faux assignats, un receleur de prêtres réfractaires, des rebelles à la solde du chouan Boishardy, un assassin. Et la liste va continuer à s’allonger. Le 10 mars 1794, la ci-devant cathédrale de Port-Brieuc est transformée en Temple de la Raison, destructrice du fanatisme. La cérémonie s’ouvre sur « une agréable symphonie » au cours de laquelle une belle jeune fille personnifiant la nouvelle divinité laïque, tout de blanc vêtue, le bonnet phrygien sur la tête et le faisceau symbolique à la main, gagne majestueusement l’autel et s’immobilise face à la nombreuse assistance. Deux curés apostats viennent déposer leurs lettres de prêtrise à ses pieds et déclarent renoncer à leur « métier sacerdotal ». Le président de la Société Régénérée demande que les livres de théologie soient employés à confectionner des cartouches. Sous les applaudissements de la foule, il proclame pompeusement : « l’idole de la superstition vient d’être enfin renversée dans cette commune et nous n’adresserons plus nos vœux à ces images du fanatisme, depuis tant de siècles révérées ». Dehors, des salves d’artillerie éclatent en l’honneur de la régénération de la commune ! On appelle l’auditoire à entendre la lecture des lois, des discours de morale, des hymnes patriotiques ; on nomme des commissaires pour maintenir le respect que doit imposer l’assemblée du peuple ; on invite le comité révolutionnaire à surveiller et dénoncer ceux qui ne se rendraient pas au Temple de la Raison pour célébrer les fêtes décadaires ; on termine la cérémonie par des chants patriotiques, des danses républicaines et des « amusements rappelant la simplicité des fêtes champêtres ». On ouvre même une souscription pour se procurer des musettes.
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